Les CaractĂšres de Jean de La BruyĂšre et Les Fables de Jean de La Fontaine) SUJET DE DISSERTATION : Dans la fable 1 du livre V de son Ɠuvre, La Fontaine dĂ©finit celle-ci comme une ample comĂ©die Ă  cent actes divers / Et dont la scĂšne est l'univers Vous commenterez cette citation en vous appuyant sur les ouvrages Ă©tudiĂ©s. Miscere utile dulci telle est la devise
ÉnoncĂ©Sujet Vous commenterez ce texte issu des CaractĂšres de La BruyĂšre. Pamphile ne s'entretient pas avec les gens qu'il rencontre dans les salles ou dans les cours si l'on en croit sa gravitĂ© et l'Ă©lĂ©vation de sa voix, il les reçoit, leur donne audience, les congĂ©die ; il a des termes tout Ă  la fois civils et hautains, une honnĂȘtetĂ© impĂ©rieuse et qu'il emploie sans discernement ; il a une fausse grandeur qui l'abaisse, et qui embarrasse fort ceux qui sont ses amis, et qui ne veulent pas le Pamphile est plein de lui-mĂȘme, ne se perd pas de vue, ne sort point de l'idĂ©e de sa grandeur, de ses alliances, de sa charge, de sa dignitĂ© ; il ramasse, pour ainsi dire, toutes ses piĂšces, s'en enveloppe pour se faire valoir ; il dit Mon ordre, mon cordon bleu , il l'Ă©tale ou il le cache par ostentation un Pamphile en un mot veut ĂȘtre grand, il croit l'ĂȘtre ; il ne l'est pas, il est d'aprĂšs un grand. Si quelquefois il sourit Ă  un homme du dernier ordre, Ă  un homme d'esprit, il choisit son temps si juste, qu'il n'est jamais pris sur le fait ; aussi la rougeur lui monterait-elle au visage s'il Ă©tait malheureusement surpris dans la moindre familiaritĂ© avec quelqu'un qui n'est ni opulent, ni puissant, ni ami d'un ministre, ni son alliĂ©, ni son domestique ; il est sĂ©vĂšre et inexorable Ă  qui n'a point encore fait sa fortune il vous aperçoit un jour dans une galerie, et il vous fuit ; et le lendemain, s'il vous trouve en un endroit moins public, ou s'il est public en la compagnie d'un grand, il prend courage, il vient Ă  vous, et il vous dit Vous ne faisiez pas hier semblant de nous voir. TantĂŽt il vous quitte brusquement pour joindre un seigneur ou un premier commis ; et tantĂŽt s'il les trouve avec vous en conversation, il vous coupe et vous les enlĂšve vous l'abordez une autre fois, et il ne s'arrĂȘte pas ; il se fait suivre, vous parle si haut que c'est une scĂšne pour ceux qui passent aussi les Pamphiles sont-ils toujours comme sur un théùtre ; gens nourris dans le faux, et qui ne haĂŻssent rien tant que d'ĂȘtre naturels ; vrais personnages de comĂ©die, des Floridors, des ne tarit point sur les Pamphiles ; ils sont bas et timides devant les princes et les ministres, pleins de hauteur et de confiance avec ceux qui n'ont que de la vertu ; muets et embarrassĂ©s avec les savants ; vifs, hardis et dĂ©cisifs avec ceux qui ne savent rien ; ils parlent de guerre Ă  un homme de robe, et de politique Ă  un financier ; ils savent l'histoire avec les femmes ; ils sont poĂštes avec un docteur, et gĂ©omĂštres avec un poĂšte de maximes, ils ne s'en chargent pas ; de principes, encore moins, ils vivent Ă  l'aventure, poussĂ©s et entraĂźnĂ©s par le vent de la faveur et par l'attrait des richesses ; ils n'ont point d'opinion qui soit Ă  eux, qui leur soit propre, ils en empruntent Ă  mesure qu'ils en ont besoin ; et celui Ă  qui ils ont recours, n'est guĂšre un homme sage, ou habile, ou vertueux, c'est un homme Ă  la mode. »La BruyĂšre, Les CaractĂšres, livre ix, Des grands », remarque 50
DissertationrĂ©digĂ©e : Les CaractĂšres de La BruyĂšre - L'Étude Marseille. 04 91 28 59 96. Immeuble HQ 180 Avenue du Prado, 3Ăšme Ă©tage, 13008 Marseille. Se connecter. La premiĂšre Ă©dition 1688 avait pour titre Les CaractĂšres de ThĂ©ophraste traduits du grec, avec les caractĂšres ou les mƓurs de ce siĂšcle ». L’ouvrage demeura anonyme, et mĂȘme jusqu’à sa derniĂšre et neuviĂšme Ă©dition posthume. Et l’édition qu’on a en main la huitiĂšme, alors qu’elle comprenait le Discours Ă  l’AcadĂ©mie, et sa prĂ©face Ă©tait aussi anonyme - Les CaractĂšres traduits du grec prĂ©cĂ©dĂ©s du discours sur ThĂ©ophraste - Les CaractĂšres ou les mƓurs de ce siĂšcle, avec une prĂ©face et une sĂ©rie de 16 chapitres dont le nombre est restĂ© inchangĂ© au cours des Ă©ditions successives, tantĂŽt dĂ©crits comme une succession indiffĂ©rente », sans beaucoup de mĂ©thode, tantĂŽt au contraire, comme une suite agencĂ©e selon une composition prĂ©cise on avait reprochĂ© Ă  La BruyĂšre d’écrire sans composition — cf. sa prĂ©face au Discours de l’AcadĂ©mie il y a 16 chapitres, dont les 15 premiers dĂ©couvrent le faux et le ridicule qui se rencontrent dans les objets des passions humaines
 et ne tendent qu’à ruiner tous les obstacles » qui mĂšnent Ă  Dieu il s’agit lĂ  d’un projet chrĂ©tien bien affirmĂ© cf. MĂȘme plan dans les sermons de Bossuet. C’est la premiĂšre question que pose ce livre ordre ou dĂ©sordre ? En tout cas ce fut le livre de toute une vie les Ă©ditions se suivent et les remarques ne cessent d’augmenter la premiĂšre Ă©dition 1688 comprend 420 remarques, en gĂ©nĂ©ral concises, et obĂ©issant Ă  de nombreux lieux communs. Le succĂšs fut extraordinaire, ce qui explique le nombre d’éditions qui se succĂšdent rapidement. La quatriĂšme Ă©dition 1689 comprend non plus des remarques mais 764 caractĂšres » beaucoup plus de portraits. MalgrĂ© l’épigraphe d’Erasme ĂȘtre utile et non blesser », la satire est beaucoup plus ouverte et incisive ; la peinture plus minutieuse et plus exacte. C’est un auteur stimulĂ© par le succĂšs qui parle, dans un style plus brillant aussi. La cinquiĂšme Ă©dition 1690 comprend 159 piĂšces supplĂ©mentaires. La situation gĂ©nĂ©rale les troubles religieux, la rĂ©volution anglaise expliquent un raidissement dans l’attitude. Le regard est encore plus attentif et plus cruel, et se livre Ă  la dĂ©composition des apparences. La BruyĂšre constate le divorce total entre l’idĂ©al et la rĂ©alitĂ©, lieu de la facticitĂ©. Et il est animĂ© de pulsions contradictoires, fuite misanthropique V, 27, 29 ou mouvements de charitĂ© IV 48. La sixiĂšme Ă©dition 1691 comprend 64 nouveaux caractĂšres. En XIV 14, l’auteur apparaĂźt en toutes lettres ans une remarque ironique. LĂ  sont les grands portraits Giton et PhĂ©don ; et l’idĂ©al de sagesse se prĂ©cise N’ĂȘtre asservi Ă  personne. La septiĂšme Ă©dition 1692 76 remarques nouvelles ; devant la menace du libertinage, le ton est plus sĂ©rieux. La huitiĂšme Ă©dition 1694 AprĂšs son Ă©lection Ă  l’AcadĂ©mie, La BruyĂšre rĂ©pond dans son discours Ă  la double accusation que son livre n’en pas vraiment un, et que ses portraits, visant seulement le particulier, sont sans portĂ©e universelle. Cette Ă©dition comprend 47 textes supplĂ©mentaires. Les derniers portraits atteignent Ă  une rare perfection artistique Theonas, IrĂšne, Cydias
. La BruyĂšre y dĂ©nonce le rĂŽle nĂ©faste de l’argent et toutes les aliĂ©nations qui transforment l’homme en chose » et l’empĂȘchent d’ĂȘtre lui-mĂȘme. Conclusion cf. Van Delft - Rapport Ă©troit entre approfondissement du pessimisme et rééditions surtout le chapitre Des Esprits forts » trĂšs augmentĂ© dans la quatriĂšme Ă©dition. La BruyĂšre s’affranchit de ses modĂšles Montaigne et La Rochefoucauld, et la critique, au dĂ©part un peu superficielle donne progressivement naissance Ă  une morale cohĂ©rente - La peinture, au dĂ©but trĂšs gĂ©nĂ©rale, se fait de plus en plus concrĂšte et individuelle les maximes perdent du terrain au profit des portraits, d’autant que ces portraits ont beaucoup de succĂšs. Mais ce passage Ă  l’individualitĂ© marque aussi un approfondissement. - Il y a des thĂšmes permanents critique sociale, art d’écrire, dĂ©fense de la religion, observation des ridicules et dĂ©nonciation des valeurs vaines mais des thĂšmes nouveaux apparaissent actualitĂ© politique, questions de langage, rapports familiaux
. - On peut souligner la prĂ©sence trĂšs marquĂ©e de l’auteur dans son livre Ă  chaque Ă©dition on y voit exposĂ©e une blessure du mĂ©rite personnel, avec un sentiment d’inadaptation dans la sociĂ©tĂ© de son temps par rapport Ă  un Ăąge d’or dont il aurait la nostalgie et son esprit mordant et satirique est une rĂ©action de dĂ©fense qui permet de surmonter ce sentiment.
\n \n\n\nsujet de dissertation sur les caractĂšres de la bruyĂšre
Unecollection dĂ©diĂ©e aux Ɠuvres intĂ©grales du BAC de Français 1re et Ă  leurs parcours associĂ©s. ‱ Le Parcours associĂ© : La comĂ©die sociale Voie gĂ©nĂ©rale ‱ RĂ©sumĂ© La Cour est un
TEXTE A - Jean de La BruyĂšre, Les CaractĂšres, "De l'homme" Gnathon ne vit que pour soi, et tous les hommes ensemble sont Ă  son Ă©gard comme s'ils n'Ă©taient point. Non content de remplir Ă  une table la premiĂšre place, il occupe lui seul celle de deux autres ; il oublie que le repas est pour lui et pour toute la compagnie ; il se rend maĂźtre du plat, et fait son propre1 de chaque service il ne s'attache Ă  aucun des mets, qu'il 5 n'ait achevĂ© d'essayer de tous ; il voudrait pouvoir les savourer tous tout Ă  la fois. Il ne se sert Ă  table que de ses mains ; il manie les viandes2, les remanie, dĂ©membre, dĂ©chire, et en use de maniĂšre qu'il faut que les conviĂ©s, s'ils veulent manger, mangent ses restes. Il ne leur Ă©pargne aucune de ces malpropretĂ©s dĂ©goĂ»tantes, capables d'ĂŽter l'appĂ©tit aux plus affamĂ©s ; le jus et les sauces lui dĂ©gouttent du menton et de la barbe ; s'il enlĂšve un ragoĂ»t de dessus un 10 plat, il le rĂ©pand en chemin dans un autre plat et sur la nappe ; on le suit Ă  la trace. Il mange haut3 et avec grand bruit ; il roule les yeux en mangeant ; la table est pour lui un rĂątelier4 ; il Ă©cure5 ses dents, et il continue Ă  manger. Il se fait, quelque part oĂč il se trouve, une maniĂšre d'Ă©tablissement6, et ne souffre pas d'ĂȘtre plus pressĂ©7 au sermon ou au théùtre que dans sa chambre. Il n'y a dans un carrosse que les places du fond qui lui conviennent ; dans toute 15 autre, si on veut l'en croire, il pĂąlit et tombe en faiblesse. S'il fait un voyage avec plusieurs, il les prĂ©vient8 dans les hĂŽtelleries, et il sait toujours se conserver dans la meilleure chambre le meilleur lit. Il tourne tout Ă  son usage ; ses valets, ceux d'autrui, courent dans le mĂȘme temps pour son service. Tout ce qu'il trouve sous sa main lui est propre, hardes9, Ă©quipages10. Il embarrasse tout le monde, ne se contraint pour personne, ne plaint personne, ne connaĂźt de 20 maux que les siens, que sa rĂ©plĂ©tion11 et sa bile, ne pleure point la mort des autres, n'apprĂ©hende que la sienne, qu'il rachĂšterait volontiers de l'extinction du genre humain. 1 son propre sa propriĂ©tĂ©. 2 viandes se dit pour toute espĂšce de nourriture. 3 manger haut manger bruyamment, en se faisant remarquer. 4 rĂątelier assemblage de barreaux contenant le fourrage du bĂ©tail. 5 Ă©curer se curer. 6 une maniĂšre d'Ă©tablissement il fait comme s'il Ă©tat chez lui. 7 pressĂ© serrĂ© dans la foule. 8 prĂ©venir devancer. 9 hardes bagages. 10 Ă©quipage tout ce qui est nĂ©cessaire pour voyager chevaux, carrosses, habits, etc.. 11 rĂ©plĂ©tion surcharge d'aliments dans l'appareil digestif. Commentaire 16 points Vous commenterez le texte de La BruyĂšre texte A. I - L'ANALYSE ET LES DIFFICULTES DU SUJET Sujet Contraintes ● Vous ferez le commentaire de l'extrait de La BruyĂšre â–ș Contrainte explicite le commentaire d’un extrait des CaractĂšres de La BruyĂšre. â–ș Contraintes implicites il convient de montrer - son habiletĂ© Ă  commenter, en organisant une rĂ©flexion sur un texte qui permette d’en rĂ©vĂ©ler la signification profonde, en s’appuyant sur des exemples ; - que le texte a une visĂ©e argumentative, puisque c'est l'objet d'Ă©tude du sujet. Aidez-vous de votre travail sur la question. CaractĂ©ristiques gĂ©nĂ©rales du texte attendu ● Il s'agit de produire un commentaire composĂ©, qui prenne non pas la forme d’une explication de texte, comme Ă  l’oral de français, et encore moins d’une paraphrase ou d’un rĂ©cit reprenant le texte. ● Ce commentaire doit prendre la forme de la dissertation littĂ©raire, ĂȘtre Ă©crit comme un essai. ● Aucune remarque sur la forme du texte Ă  Ă©tudier ne doit faire l’objet d’une analyse ou d’un dĂ©veloppement Ă  part, sans relation avec la signification de l’Ɠuvre. ● Aucune allusion aux textes du corpus, aucune comparaison n’est demandĂ©e, ni souhaitable, sauf s’il apparaissait clairement que l’auteur n’a Ă©crit ce texte qu’en rĂ©action ou aprĂšs avoir lu les textes antĂ©rieurs, qui figurent dans le corpus. II - LES DIFFERENTS TYPES DE PLANS POSSIBLES Par un plan analytique, c'est celui que nous proposons 1. la technique du portrait comment La BruyĂšre s'y prend pour que nous nous reprĂ©sentions bien Gnathon ; 2. la fonction de ce portrait que cherche Ă  dĂ©noncer La BruyĂšre ? Par un plan descriptif, c'est peut-ĂȘtre celui auquel beaucoup d'entre vous vont penser 1. le comportement, le portrait en acte attention Ă  ne pas parler de portrait physique on n'en a pas ici ; 2. le caractĂšre ; 3. mais il faudrait forcĂ©ment ajouter une partie sur la fonction satirique donc cette partie rejoindrait le plan analytique en se demandant ce que reprĂ©sente ce personnage. Le risque de ce plan est de se rĂ©pĂ©ter car la dĂ©nonciation est contenue dans la peinture du caractĂšre. C'est aussi de voir des Ă©lĂ©ments qui ne sont pas vraiment dans le texte portrait physique ou mĂȘme portrait moral. Au fond, La BruyĂšre ne fait que dĂ©crire le comportement de Gnathon. A nous d'en dĂ©duire son dĂ©faut de caractĂšre. III - LES PISTES DE REPONSES PREMIeRE PARTIE LA TECHNIQUE DU PORTRAIT 1. Un portrait vivant et en mouvement La BruyĂšre dresse le portrait d'un homme en action, nous le voyons vivre sous nos yeux noter dĂšs la premiĂšre phrase l'utilisation du verbe "vivre" "Gnathon ne vit que pour soi". On pourrait parler de portrait saisi au vif, c'est-Ă -dire en action, en mouvement. Plusieurs indices le montrent – l'utilisation du prĂ©sent tout au long du texte prĂ©sent Ă  la fois de narration et de description dans les deux cas, le prĂ©sent nous donne Ă  voir, sous nos yeux mĂȘmes, le personnage. – l'accumulation des verbes, et notamment des verbes d'action "il manie les viandes, les remanie, dĂ©membre, dĂ©chire" "il Ă©cure ses dents, il continue Ă  manger" l. 12. – on l'observe dans plusieurs situations de la vie quotidienne Ă  table Ă  12 ; ensuite "quelque part oĂč il se trouve" "au sermon" c'est-Ă -dire Ă  l'Ă©glise, "au théùtre","dans sa chambre", "dans un carrosse", en "voyage avec plusieurs", "dans les hĂŽtelleries". C'est comme si on suivait son emploi du temps. – si la plupart du temps, le portraitiste est extĂ©rieur au personnage, il lui arrive parfois de restituer ses pensĂ©es en focalisation interne "il voudrait pouvoir les savourer tous" l. 5, "il oublie " l. 3, "et ne souffre pas" l. 13 au sens il ne supporte pas. Non contents de le voir agir, nous savons donc ce qu'il pense. – l'Ă©criture sert ce portrait en mouvement. Les phrases sont courtes pour la plupart. La BruyĂšre ne les relie presque jamais entre elles on peut parler d'effet de parataxe. L'impression produite est celle de la rapiditĂ© comme si l'Ă©crivain croquait le personnage en quelques traits rapides et sĂ»rs. L'effet sur le lecteur est Ă©videmment de rendre ce portrait plus rĂ©el. Le texte en devient plus accessible, plus lisible. 2. Un portrait caricatural Ce portrait a une autre caractĂ©ristique il est exagĂ©rĂ© et tend Ă  la caricature. Comme un dessinateur, La BruyĂšre trace des traits insistants, appuyĂ©s. LĂ  encore, on peut relever plusieurs indices – les hyperboles Ă  table, Gnathon "occupe lui seul" la place "de deux autres". Il se comporte comme un glouton rĂ©pugnant et sans gĂȘne "s'il enlĂšve un ragoĂ»t de dessus un plat, il le rĂ©pand en chemin dans un autre plat et sur la nappe" l. 9-10 ; "il mange haut est avec grand bruit" l. 11 ; "le jus et les sauces lui dĂ©gouttent du menton et de la barbe" l. 9. – les oppositions servent aussi la caricature. Gnathon dĂ©vore tout, pendant que "les conviĂ©s, s'ils veulent manger, mangent ses restes" l. 7. Son comportement est tellement rĂ©pugnant qu'il est capable "d'ĂŽter l'appĂ©tit aux plus affamĂ©s" l. 8. Enfin, "il ne pleure point la mort des autres, n'apprĂ©hende que la sienne". – certaines rĂ©pĂ©titions "il sait toujours se conserver dans la meilleure chambre le meilleur lit", "ne se contraint pour personne, ne craint personne". – les images "la table est pour lui un ratelier" mĂ©taphorise Gnathon en un animal de ferme qui mange son fourrage cf. note ! – le nom mĂȘme de Gnathon dĂ©signe en grec la mĂąchoire mais vous n'ĂȘtes pas censĂ© le savoir
. L'effet sur le lecteur est Ă©videmment comique. Conclusion de cette premiĂšre partie La BruyĂšre est particuliĂšrement habile, il sĂ©duit le lecteur par sa vivacitĂ© et son humour. Sans doute est-ce une façon de mieux nous prĂ©parer Ă  la rĂ©flexion
 Transition On devine que cette technique du portrait a une intention prĂ©cise. La caricature tend en gĂ©nĂ©ral Ă  dĂ©noncer. Il faut donc se demander quelles cibles vise La BruyĂšre. DEUXIeME PARTIE LA FONCTION DE CE PORTRAIT 1. La critique d'un caractĂšre Il ne faut pas oublier le titre de l'Ɠuvre, Les CaractĂšres. La BruyĂšre ne cite jamais explicitement le trait de caractĂšre qu'il veut ici critiquer. Mais il nous donne plusieurs indices pour le dĂ©duire nous-mĂȘmes de son portrait. Le trait dominant est ainsi suggĂ©rĂ© dĂšs le dĂ©but - la premiĂšre phrase est une pĂ©riphrase pour dĂ©finir l'Ă©goĂŻsme "Gnathon ne vit que pour soi". On retrouve cet Ă©goĂŻsme dans les situations Ă©voquĂ©es ensuite "il tourne tout Ă  son usage" l. 17 ; ou encore "tout ce qu'il trouve sous la main lui est propre, hardes, Ă©quipages"l. 17. "Soi", "Ă  son Ă©gard", "lui seul", "maniĂšre d'Ă©tablissement", "pour lui", "fait son propre", "son usage, "propre" sont des termes qui expriment tous l'Ă©goĂŻsme. Mais ce qui est intĂ©ressant est que La BruyĂšre approfondit la peinture de ce caractĂšre en en montrant les consĂ©quences et les dangers – l'absence de savoir vivre. Gnathon ne respecte ni les autres, ni les rĂšgles Ă©lĂ©mentaires de la vie en sociĂ©tĂ© "malpropretĂ©s dĂ©goĂ»tantes capables d'ĂŽter l'appĂ©tit aux plus affamĂ©s" l. 8, "il ne se sert Ă  table que de ses mains" l. 6. –le mĂ©pris des autres "tous les hommes ensemble sont Ă  son Ă©gard comme s'ils n'Ă©taient point" ; il "rachĂšterait volontiers" sa propre mort "de l'extinction du genre humain". Ainsi, Ă  deux endroits stratĂ©giques du texte, l'incipit et la conclusion, l'auteur insiste sur le mĂȘme trait pour Gnathon, les autres n'existent pas. – l'absence de compassion, voire la cruautĂ© il "ne plaint personne", "ne pleure point la mort des autres" montre un personnage sans cƓur. – enfin, on devine une forme d'hypocrisie, lorsque, pour conserver dans un carrosse la place du fond, il fait croire que sinon "il pĂąlit et tombe en faiblesse". Image trĂšs Ă©loignĂ©e du glouton qu'on a vu prĂ©cĂ©demment ! Tout comme l'est celle, d'ailleurs, de l'hypocondriaque un malade imaginaire qui ne connaĂźt que "sa rĂ©plĂ©tion et sa bile" De mĂȘme, il agit en sournois pour avoir la meilleure chambre "s'il fait un voyage Ă  plusieurs, il les prĂ©vient dans les hĂŽtelleries". 2. Faire rĂ©flĂ©chir le lecteur Plusieurs autres perspectives sont proposĂ©es au lecteur, mais de façon implicite – A travers Gnathon, La BruyĂšre dĂ©nonce peut-ĂȘtre aussi le comportement sans gĂȘne de ceux qui ont de l'argent. Les "mets" que le personnage dĂ©vore Ă  table pourraient ĂȘtre la mĂ©taphore des richesses non partagĂ©es. Les autres doivent se contenter de "restes". Le texte contiendrait donc une part de satire sociale et nous inviterait Ă  rĂ©flĂ©chir sur les inĂ©galitĂ©s sociales c'est ainsi, aussi qu'il se rattacherait au corpus. Mais cette satire est plus manifeste dans d'autres livres des CaractĂšres, comme "De la cour et des grands" par exemple. – l'essentiel est de percevoir la marge de libertĂ© qui nous est laissĂ©e. La BruyĂšre ne donne pas les clĂ©s d'interprĂ©tation. Il se contente d'observer et d'orienter notre regard. Ainsi, il semble se manifester dans certaines remarques "on le suit Ă  la trace" l. 10, "si on veut l'en croire" l. 15. Mais le "on" peut dĂ©signer tout autant le "je" que n'importe quelle personne cĂŽtoyant le personnage, et mĂȘme le lecteur. Nous sommes ainsi invitĂ©s Ă  participer Ă  l'Ă©laboration du portrait. Conclusion Le texte est intĂ©ressant pour plusieurs raisons – la peinture approfondie d'un caractĂšre qu'on devine aisĂ©ment liĂ© Ă  une certaine classe sociale la richesse s'accompagne d'Ă©goĂŻsme, l'Ă©goĂŻsme de mĂ©pris et de cruautĂ©. – la capacitĂ© de l'Ă©crivain Ă  croquer en quelques lignes un portrait Ă  la fois drĂŽle, incisif, rĂ©aliste, vivant, et riche de significations. Il est normal que La BruyĂšre ait inspirĂ© les autres Ă©crivains. Parmi eux, citons MoliĂšre qui aurait pu s'inspirer de la haine du genre humain manifestĂ©e par Gnathon pour crĂ©er son personnage d'Alceste dans le Misanthrope. – enfin, il nous montre que le portrait est un genre qui peut servir une visĂ©e argumentative. Il rejoint ainsi toutes les autres formes littĂ©raires susceptibles d'emporter l'adhĂ©sion du lecteur. IV - LES FAUSSES PISTES Il ne fallait surtout pas ● dissocier l'Ă©tude du fond et de la forme. ● se limiter Ă  l'Ă©tude du caractĂšre sans dĂ©gager la technique du portraitiste.

Propositionde sujet pour une dissertation en lien avec Les CaractÚres de La BruyÚre, avec un exemple de plan détaillé. Jump to navigation. Les nouvelles oeuvres au programme 2022

Les CaractĂšres de La BruyĂšre. La BruyĂšre, qui aimait la lecture des anciens, eut un jour l’idĂ©e de traduire ThĂ©ophraste, et il pensa Ă  glisser Ă  la suite et Ă  la faveur de sa traduction quelques-unes de ses propres rĂ©flexions sur les mƓurs modernes. Cette traduction de ThĂ©ophraste n’était-elle pour lui qu’un prĂ©texte, ou fut-elle vraiment l’occasion dĂ©terminante et le premier dessein principal ? On pencherait plutĂŽt pour cette supposition moindre, en voyant la forme de l’édition dans laquelle parurent d’abord Les CaractĂšres, et combien ThĂ©ophraste y occupe une grande place. La BruyĂšre Ă©tait trĂšs pĂ©nĂ©trĂ© de cette idĂ©e, par laquelle il ouvre son premier chapitre, que tout est dit, et que l’on vient trop tard aprĂšs plus de sept mille ans qu’il y a des hommes, et qui pensent. [
] On ne saurait en Ă©crivant rencontrer le parfait, et, s’il se peut, surpasser les anciens, que par leur imitation. » Aux anciens, La BruyĂšre ajoute les habiles d’entre les modernes comme ayant enlevĂ© Ă  leurs successeurs tardifs le meilleur et le plus beau. C’est dans cette disposition qu’il commence Ă  glaner, et chaque Ă©pi, chaque grain qu’il croit digne, il le range devant nous. La pensĂ©e du difficile, du mĂ»r et du parfait l’occupe visiblement, et atteste avec gravitĂ©, dans chacune de ses paroles, l’heure solennelle du siĂšcle oĂč il Ă©crit. Ce n’était plus l’heure des coups d’essai. Presque tous ceux qui avaient portĂ© les grands coups vivaient. MoliĂšre Ă©tait mort ; longtemps aprĂšs Pascal, La Rochefoucauld avait disparu ; mais tous les autres restaient lĂ , rangĂ©s. Quels noms ! quel auditoire auguste, consommĂ©, dĂ©jĂ  un peu sombre de front, et un peu silencieux ! Dans son discours Ă  l’AcadĂ©mie, La BruyĂšre lui-mĂȘme les a Ă©numĂ©rĂ©s en face ; il les avait passĂ©s en revue dans ses veilles bien des fois auparavant. [
] La BruyĂšre a tout prĂ©vu, et il ose. Il sait la mesure qu’il faut tenir et le point oĂč il faut frapper. Modeste et sĂ»r, il s’avance ; pas un effort en vain, pas un mot de perdu ! Du premier coup, sa place qui ne le cĂšde Ă  aucune autre est gagnĂ©e. Ceux qui, par une certaine disposition trop rare de l’esprit et du cƓur, sont en Ă©tat, comme il dit, de se livrer au plaisir que donne la perfection d’un ouvrage, ceux-lĂ  Ă©prouvent une Ă©motion, d’eux seuls concevable, en ouvrant la petite Ă©dition in-12, d’un seul volume, annĂ©e 1688, de trois cent soixante pages, en fort gros caractĂšres, desquelles ThĂ©ophraste, avec le discours prĂ©liminaire, occupe cent quarante-neuf, et en songeant que, sauf les perfectionnements rĂ©els et nombreux que reçurent les Ă©ditions suivantes, tout La BruyĂšre est dĂ©jĂ  lĂ . Plus tard, Ă  partir de la troisiĂšme Ă©dition, La BruyĂšre ajouta successivement et beaucoup Ă  chacun de ses seize chapitres. Des pensĂ©es qu’il avait peut-ĂȘtre gardĂ©es en portefeuille dans sa premiĂšre circonspection, des ridicules que son livre mĂȘme fit lever devant lui, des originaux qui d’eux-mĂȘmes se livrĂšrent, enrichirent et accomplirent de mille façons le chef-d’Ɠuvre. La premiĂšre Ă©dition renferme surtout incomparablement moins de portraits que les suivantes. L’excitation et l’irritation de la publicitĂ© les firent naĂźtre sous la plume de l’auteur, qui avait principalement songĂ© d’abord Ă  des rĂ©flexions et remarques morales, s’appuyant mĂȘme Ă  ce sujet du titre de Proverbes donnĂ© au livre de Salomon. Les CaractĂšres ont singuliĂšrement gagnĂ© aux additions ; mais on voit mieux quel fut le dessein naturel, l’origine simple du livre et, si j’ose dire, son accident heureux, dans cette premiĂšre et plus courte forme. » » Extrait des Portraits littĂ©raires, I Ă©dition 1862 Ă©crits par Sainte Beuve. La BruyĂšre, prĂ©curseur Il Ă©tait bientĂŽt temps que le siĂšcle finĂźt la pensĂ©e de dire autrement, de varier et de rajeunir la forme, a pu naĂźtre dans un grand esprit ; elle deviendra bientĂŽt chez d’autres un tourment plein de saillies et d’étincelles. Les Lettres Persanes, si bien annoncĂ©es et prĂ©parĂ©es par La BruyĂšre, ne tarderont pas Ă  marquer la seconde Ă©poque. La BruyĂšre n’a nul tourment encore et n’éclate pas, mais il est dĂ©jĂ  en quĂȘte d’un agrĂ©ment neuf et du trait. Sur ce point, il confine au xviiie siĂšcle plus qu’aucun grand Ă©crivain de son Ăąge ; Vauvenargues, Ă  quelques Ă©gards, est plus du xviie siĂšcle que lui. Mais non
 La BruyĂšre en est encore, pleinement, de son siĂšcle incomparable, en ce qu’au milieu de tout ce travail contenu de nouveautĂ© et de rajeunissement, il ne manque jamais, au fond, d’un certain goĂ»t simple. [
] La BruyĂšre est plein de ces germes brillants. Il a dĂ©jĂ  l’art bien supĂ©rieur Ă  celui des transitions qu’exigeait trop directement Boileau de composer un livre, sans en avoir l’air, par une sorte de lien cachĂ©, mais qui reparaĂźt, d’endroits en endroits, inattendu. On croit au premier coup d’Ɠil n’avoir affaire qu’à des fragments rangĂ©s les uns aprĂšs les autres, et l’on marche dans un savant dĂ©dale oĂč le fil ne cesse pas. Chaque pensĂ©e se corrige, se dĂ©veloppe, s’éclaire, par les environnantes. Puis l’imprĂ©vu s’en mĂȘle Ă  tout moment, et, dans ce jeu continuel d’entrĂ©es en matiĂšre et de sorties, on est plus d’une fois enlevĂ© Ă  de soudaines hauteurs que le discours continu ne permettrait pas [
]. » » Extrait des Portraits littĂ©raires, I Ă©dition 1862 Ă©crits par Sainte Beuve. Jugements sur l’Ɠuvre Bussy-Rabutin 1618-1693 Il est entrĂ© plus avant que ThĂ©ophraste dans le cƓur de l’homme, il y est mĂȘme entrĂ© plus dĂ©licatement et par des expĂ©riences plus fines. Ce ne sont point des portraits de fantaisie qu’il nous a donnĂ©s, il a travaillĂ© d’aprĂšs nature, et il n’y a pas une dĂ©cision sur laquelle il n’ait eu quelqu’un en vue. Pour moi, qui ai le malheur d’une longue expĂ©rience du monde, j’ai trouvĂ© Ă  tous les portraits qu’il m’a faits des ressemblances peut-ĂȘtre aussi justes que ses propres originaux, et je crois que, pour peu qu’on ait vĂ©cu, ceux qui liront son livre en pourront faire une galerie. Au reste, Monsieur, je suis de votre avis sur la destinĂ©e de cet ouvrage, que, dĂšs qu’il paraĂźtra, il plaira fort aux gens qui ont de l’esprit, mais qu’à la longue, il plaira encore davantage
 » Extrait de la lettre au marquis de Termes, Ă©crite le 10 mars 1688. Pierre Bayle 1647-1706 Il y a un autre livre [que les Essais de Morale de Nicole] fort propre Ă  donner de l’esprit aux jeunes gens et Ă  leur raffiner le goĂ»t ce sont Les CaractĂšres de ce siĂšcle, par feu M. de La BruyĂšre ; c’est un livre incomparable. » Extrait de la lettre Ă  M. de Naudis, Ă©crite le 29 octobre 1696. Vigneul-Marville Je loue la bonne intention qu’il a eue de rĂ©former les mƓurs du siĂšcle prĂ©sent, en dĂ©couvrant leur ridicule ; mais je ne saurais approuver qu’il cherche ce ridicule dans sa propre imagination, plutĂŽt que dans nos mƓurs mĂȘmes ; et qu’outrant tout ce qu’il reprĂ©sente, il fasse des portraits de fantaisie et non des portraits d’aprĂšs nature, comme le sujet le demande. » Extrait des MĂ©langes d’histoire, et de littĂ©rature Ă©crits en 1699. Pierre-Joseph Thoulier d’Olivet 1682-1768 Pourquoi Les CaractĂšres de M. de La BruyĂšre, que nous avons vus si fort en vogue durant quinze ou vingt ans, commencent-ils Ă  n’ĂȘtre plus si recherchĂ©s ? Prenons-nous-en, du moins en partie, Ă  la malignitĂ© du cƓur humain. Tant qu’on a cru voir dans ce livre les portraits des hommes vivants, on l’a dĂ©vorĂ© pour se nourrir du triste plaisir que donne la satire personnelle. Mais Ă  mesure que ces gens-lĂ  ont disparu, il a cessĂ© de plaire si fort par la matiĂšre. Et peut-ĂȘtre aussi que la forme n’a pas suffi toute seule pour le sauver, quoiqu’il soit plein de tours admirables, et d’expressions heureuses qui n’étaient pas dans notre langue auparavant. » Extrait de l’Histoire de l’AcadĂ©mie française publiĂ©e en 1729. Vauvenargues 1715-1747 Nous faisons trop peu d’attention Ă  la perfection de ces fragments, qui contiennent souvent plus de matiĂšre que de longs discours, plus de proportion et plus d’art
 La BruyĂšre a cru, ce me semble, qu’on ne pouvait peindre les hommes assez petits ; et il s’est bien plus attachĂ© Ă  relever leurs ridicules que leur force. » Extrait des Fragments publiĂ©s en 1746. Voltaire 1694-1778 On peut compter parmi les productions d’un genre unique Les CaractĂšres de La BruyĂšre. Il n’y avait pas chez les anciens plus d’exemples d’un tel ouvrage que du TĂ©lĂ©maque. Un style rapide, concis, nerveux, des expressions pittoresques, un usage tout nouveau de la langue, mais qui n’en blesse pas les rĂšgles, frappĂšrent le public ; et les allusions qu’on y trouvait en foule achevĂšrent le succĂšs. Quand La BruyĂšre montra son ouvrage manuscrit Ă  M. de MalĂ©zieu, celui-ci lui dit VoilĂ  de quoi vous attirer beaucoup de lecteurs et beaucoup d’ennemis. » Ce livre baissa dans l’esprit des hommes quand une gĂ©nĂ©ration entiĂšre, attaquĂ©e dans l’ouvrage, fut passĂ©e. Cependant, comme il y a des choses de tous les temps et de tous les lieux, il est Ă  croire qu’il ne sera jamais oubliĂ©. » Extrait du SiĂšcle de Louis XIV publiĂ© en 1751. Stendhal 1783-1842 La BruyĂšre, n’a aucune sensibilitĂ©. Dans l’histoire d’Émire, on croit entendre un vieillard qui, du haut d’une fenĂȘtre, a observĂ© deux amants dans un jardin
 Il y a peu de comique, chez La BruyĂšre, la sĂ©cheresse le chasse. Peut-ĂȘtre ne nous paraĂźtrait-il pas sec, si notre goĂ»t n’était formĂ© par Jean-Jacques Rousseau, et la lecture des romans. Nous sommes accoutumĂ©s Ă  voir des observations mĂȘlĂ©es avec un peu de sensibilitĂ©. » Extrait de Du style publiĂ© en 1812. Julien Benda 1867-1956 Dans l’ordre littĂ©raire, vous ĂȘtes pleinement de notre Ă©poque. Elle l’a d’ailleurs compris. Elle vous vĂ©nĂšre comme Ă©crivain vous tient pour un de ses dieux. D’abord parce que vous avez fait un livre non composĂ©, pur d’une idĂ©e maĂźtresse autour de quoi tout s’organise – un livre inorganique
 Nos modernes se rĂ©clament de vous, dont l’Ɠuvre est dĂ©libĂ©rĂ©ment un cahier de notes, prises sans plan directeur, Ă  l’occasion, pendant vingt ans. Et, en effet, vous ĂȘtes bien le pĂšre de nos impressionnistes, de nos stendhaliens, de nos nietzschĂ©ens, de nos gidiens, de tous nos miliciens de l’écriture sporadique, de tous nos officiants du penser pulsatile. Et ils voient juste en vous faisant gloire d’avoir eu le cƓur de fonder le genre en pleine tyrannie cartĂ©sienne, en pleine superstition du penser ordonné  » Extrait d’ À Jean de La BruyĂšre » publiĂ© dans La Revue de Paris le 1er janvier 1934. Sources 10 mai 2014 dans L'ARGUMENTATION par LesCaractĂšres livre 5 Ă  10 contient 380 remarques sĂ©parĂ©s en 6 parties, chacune sur un thĂšme diffĂ©rent, oĂč la bruyĂšre dĂ©crit et critique la sociĂ©tĂ© qui l'entoure et Ă  travers des portrait satirique dresse le portrait de l’honnĂȘte Homme. 1 er livre: De la sociĂ©tĂ© et de la conversation /

1 Sujet. RĂ©daction Remarques importantes 1. PrĂ©senter sur la copie, en premier lieu, le rĂ©sumĂ© de texte, et en second lieu, la dissertation. 2. Il est tenu compte, dans la notation, de la prĂ©sentation, de la correction de la forme syntaxe, orthographe, de la nettetĂ© de l’expression et de la clartĂ© de la composition. 3. L’épreuve de RĂ©daction comporte obligatoirement formant deux parties indissociable un rĂ©sumĂ© et une dissertation. Ils comptent chacun pour moitiĂ© dans la notation. I RĂ©sumĂ© de texte RĂ©sumer en 200 mots le texte suivant. Un Ă©cart de 10% en plus ou en moins sera acceptĂ©. Indiquer par une barre bien nette chaque cinquantaine de mots, puis, Ă  la fin du rĂ©sumĂ©, le total exact. Petits hommes, hauts de six pieds, tout au plus de sept, qui vous enfermez aux foires comme gĂ©ants et comme des piĂšces rares dont il faut acheter la vue, dĂšs que vous allez jusques Ă  huit pieds ; qui vous donnez sans pudeur de la hautesse et de l’éminence, qui est tout ce que l’on pourrait accorder Ă  ces montagnes voisines du ciel et qui voient les nuages se former au-dessous d’elles ; espĂšce d’animaux glorieux et superbes, qui mĂ©prisez toute autre espĂšce, qui ne faites pas mĂȘme comparaison avec l’élĂ©phant et la baleine ; approchez, hommes, rĂ©pondez un peu Ă  DĂ©mocrite. Ne dites-vous pas en commun proverbe des loups ravissants, des lions furieux, malicieux comme un singe ? Et vous autres, qui ĂȘtes-vous ? J’entends corner sans cesse Ă  mes oreilles L’homme est un animal raisonnable. Qui vous a passĂ© cette dĂ©finition ? sont-ce les loups, les singes et les lions, ou si vous vous l’ĂȘtes accordĂ©e Ă  vous-mĂȘmes ? C’est dĂ©jĂ  une chose plaisante que vous donniez aux animaux, vos confrĂšres, ce qu’il y a de pire, pour prendre pour vous ce qu’il y a de meilleur. Laissez-les un peu se dĂ©finir eux-mĂȘmes, et vous verrez comme ils s’oublieront et comme vous serez traitĂ©s. Je ne parle point, ĂŽ hommes, de vos lĂ©gĂšretĂ©s, de vos folies et de vos caprices, qui vous mettent au-dessous de la taupe et de la tortue, qui vont sagement leur petit train, et qui suivent sans varier l’instinct de leur nature ; mais Ă©coutez-moi un moment. Vous dites d’un tiercelet de faucon qui est fort lĂ©ger, et qui fait une belle descente sur la perdrix VoilĂ  un bon oiseau » ; et d’un lĂ©vrier qui prend un liĂšvre corps Ă  corps C’est un bon lĂ©vrier. » Je consens aussi que vous disiez d’un homme qui court le sanglier, qui le met aux abois, qui l’atteint et qui le perce VoilĂ  un brave homme. » Mais si vous voyez deux chiens qui s’aboient, qui s’affrontent, qui se mordent et se dĂ©chirent, vous dites VoilĂ  de sots animaux » ; et vous prenez un bĂąton pour les sĂ©parer. Que si l’on vous disait que tous les chats d’un grand pays se sont assemblĂ©s par milliers dans une plaine, et qu’aprĂšs avoir miaulĂ© tout leur soĂ»l, ils se sont jetĂ©s avec fureur les uns sur les autres, et ont jouĂ© ensemble de la dent et de la griffe ; que de cette mĂȘlĂ©e il est demeurĂ© de part et d’autre neuf Ă  dix mille chats sur la place, qui ont infectĂ© l’air Ă  dix lieues de lĂ  par leur puanteur, ne diriez-vous pas VoilĂ  le plus abominable sabbat dont on ait jamais ouĂŻ parler ? » Et si les loups en faisaient de mĂȘme Quels hurlements ! quelle boucherie ! » Et si les uns ou les autres vous disaient qu’ils aiment la gloire, concluriez-vous de ce discours qu’ils la mettent Ă  se trouver Ă  ce beau rendez-vous, Ă  dĂ©truire ainsi et Ă  anĂ©antir leur propre espĂšce ? ou aprĂšs l’avoir conclu, ne ririez-vous pas de tout votre cƓur de l’ingĂ©nuitĂ© de ces pauvres bĂȘtes ? Vous avez dĂ©jĂ , en animaux raisonnables, et pour vous, distinguer de ceux qui ne se servent que de leurs dents et de leurs ongles, imaginĂ© les lances, les piques, les dards, les sabres et les cimeterres, et Ă  mon grĂ© fort judicieusement ; car avec vos seules mains que vous pouviez-vous vous faire les uns aux autres, que vous arracher les cheveux, vous Ă©gratigner au visage, ou tout au plus vous arracher les yeux de la tĂȘte ? au lieu que vous voilĂ  munis d’instruments commodes, qui vous servent Ă  vous faire rĂ©ciproquement de larges plaies d’oĂč peut couler votre sang jusqu’à la derniĂšre goutte, sans que vous puissiez craindre d’en Ă©chapper. Mais comme vous devenez d’annĂ©e Ă  autre plus raisonnables, vous avez bien enchĂ©ri sur cette vieille maniĂšre de vous exterminer vous avez de petits globes qui vous tuent tout d’un coup, s’ils peuvent seulement vous atteindre Ă  la tĂȘte ou Ă  la poitrine ; vous en avez d’autres, plus pesants et plus massifs, qui vous coupent en deux parts ou qui vous Ă©ventrent, sans compter ceux qui tombant sur vos toits, enfoncent les planchers, vont du grenier Ă  la cave, en enlĂšvent les voĂ»tes, et font sauter en l’air, avec vos maisons, vos femmes qui sont en couche, l’enfant et la nourrice et c’est lĂ  encore oĂč gĂźt la gloire ; elle aime le remue-mĂ©nage, et elle est personne d’un grand fracas. Vous avez d’ailleurs des armes dĂ©fensives, et dans les bonnes rĂšgles vous devez en guerre ĂȘtre habillĂ©s de fer 
. Feignez un homme de la taille du mont Athos, pourquoi non ? une Ăąme serait-elle embarrassĂ©e d’animer un tel corps ? elle en serait plus au large si cet homme avait la vue assez subtile pour vous dĂ©couvrir quelque part sur la terre avec vos armes offensives et dĂ©fensives, que croyez-vous qu’il penserait de petits marmousets ainsi Ă©quipĂ©s, et de ce que vous appelez guerre, cavalerie, infanterie, un mĂ©morable siĂšge, une fameuse journĂ©e ? N’entendrai-je donc plus bourdonner d’autre chose parmi vous ? le monde ne se divise-t-il plus qu’en rĂ©giments et en compagnies ? tout est-il devenu bataillon ou escadron ? Il a pris une ville, il en a pris une seconde, puis une troisiĂšme ; il a gagnĂ© une bataille, deux batailles ; il chasse l’ennemi, il vainc sur mer, il vainc sur terre est-ce de quelqu’un de vous autres, est-ce d’un gĂ©ant, d’un Athos, que vous parlez ? Vous avez surtout un homme pĂąle et livide qui n’a pas sur soi dix onces de chair, et que l’on croirait jeter Ă  terre du moindre souffle. Il fait nĂ©anmoins plus de bruit que quatre autres, et met tout en combustion il vient de pĂȘcher en eau troublĂ© une Ăźle tout entiĂšre ; ailleurs Ă  la vĂ©ritĂ©, il est battu et poursuivi, mais il se sauve par les marais, et ne veut Ă©couter ni paix ni trĂȘve. Il a montrĂ© de bonne heure ce qu’il savait faire il a mordu le sein de sa nourrice ; elle en est morte, la pauvre femme je m’entends, il suffit. En un mot il Ă©tait nĂ© sujet, et il ne l’est plus ; au contraire il est le maĂźtre, et ceux qu’il a domptĂ©s et mis sous le joug vont Ă  la charrue et labourent de bon courage ils semblent mĂȘme apprĂ©hender, les bonnes gens, de pouvoir se dĂ©lier un jour et de devenir libres, car ils ont Ă©tendu la courroie et allongĂ© le fouet de celui qui les fait marcher ; ils n’oublient rien pour accroĂźtre leur servitude ; ils lui font passer l’eau pour se faire d’autres vassaux et s’acquĂ©rir de nouveaux domaines il s’agit, il est vrai, de prendre son pĂšre et sa mĂšre par les Ă©paules et de les jeter hors de leur maison ; et ils l’aident dans une si honnĂȘte entreprise. Les gens de delĂ  l’eau et ceux d’en deçà se cotisent et mettent chacun du leur pour se le rendre Ă  eux tous de jour en jour plus redoutable les Pictes et les Saxons imposent silence aux Bataves, et ceux-ci aux Pictes et aux Saxons ; tous se peuvent vanter d’ĂȘtre ses humbles esclaves, et autant qu’ils le souhaitent. Mais qu’entends-je de certains personnages qui ont des couronnes, je ne dis des comtes ou des marquis, dont la terre fourmille, mais des princes et des souverains ? ils viennent trouver cet homme dĂšs qu’il a sifflĂ©, ils se dĂ©couvrent dĂšs son antichambre, et ils ne parlent que quand on les interroge. Sont-ce lĂ  ces mĂȘmes princes si pointilleux, si formalistes sur leurs rangs et sur leurs prĂ©sĂ©ances, et qui consument pour les rĂ©gler les mois entiers dans une diĂšte ? Que fera ce nouvel archonte pour payer une si aveugle soumission, et pour rĂ©pondre Ă  une si haute idĂ©e qu’on a de lui ? S’il se livre une bataille, il doit la gagner, et en personne ; si l’ennemi fait un siĂšge, il doit le lui faire lever, et avec honte, Ă  moins que tout l’ocĂ©an ne soit entre lui et l’ennemi il ne saurait moins faire en faveur de ses courtisans. CĂ©sar lui-mĂȘme ne doit-il pas venir en grossir le nombre ? il en attend du moins d’importants services ; car ou l’archonte Ă©chouera avec ses alliĂ©s, ce qui est plus difficile qu’impossible Ă  concevoir, ou s’il rĂ©ussit et que rien ne lui rĂ©siste, le voilĂ  tout portĂ©, avec ses alliĂ©s jaloux de la religion et de la puissance de CĂ©sar, pour fondre sur lui, pour lui enlever l’aigle, et le rĂ©duire, lui et son hĂ©ritier, Ă  la fasce d’argent et aux pays hĂ©rĂ©ditaires. Enfin c’en est fait, ils se sont tous livrĂ©s Ă  lui volontairement, Ă  celui peut-ĂȘtre de qui ils devaient se dĂ©fier davantage. La BruyĂšre, Les caractĂšres, Des jugements. II Dissertation Votre devoir devra obligatoirement confronter les trois Ɠuvres au programme et y renvoyer avec prĂ©cision. Il ne faudra en aucun cas juxtaposer trois monographies, chacune consacrĂ©e Ă  un auteur. Votre copie ne pourra pas excĂ©der 1200 mots. Un dĂ©compte exact n’est pas exigĂ©, mais tout abus sera sanctionnĂ©. La guerre remet-elle en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable comme le soutient La BruyĂšre ? 2 Analyse du texte et remarques. Le texte commence par une Ă©nonciation qui montre une adresse aux hommes. Il ne fallait pas immĂ©diatement conclure que le sujet de l’énonciation Ă©tait l’ auteur ». Celui qui s’adresse aux hommes commence par ridiculiser la petitesse des hommes qui les amĂšnent Ă  montrer les plus grands d’entre eux alors que les montagnes sont bien plus hautes. Il ajoute que les hommes se louent exagĂ©rĂ©ment et mĂ©prisent les autres espĂšces, y compris les plus grandes, avant d’indiquer qu’il est DĂ©mocrite ~460-~370 av. C’est donc un philosophe de l’AntiquitĂ© grecque, un sage qui fustige les ridicules des hommes du haut de sa sagesse. DĂ©mocrite donc expose les façons de parler des hommes qui attribuent diffĂ©rentes qualitĂ©s aux animaux en s’attribuant Ă  eux-mĂȘmes la qualitĂ© de raisonnable. C’est la dĂ©finition traditionnelle qui vient d’Aristote. Dans La politique I, 2, 1253a, que l’homme soit un zoon logon ekon Î¶ÎżÎœ Î»ÎłÎżÎœ áŒ”Ï‡ÎżÎœ, un animal ayant la raison ou le discours ou la parole selon la traduction de logos, sert Ă  montrer que c’est ce qui fait de l’homme un zoon politikon Î¶ÎżÎœ Ï€ÎżÎ»ÎčÎčÎșΜ, un animal politique ». Animal doit ĂȘtre pris au sens purement biologique des ĂȘtres vivants douĂ©s de sensations et de mouvement diffĂ©rents des plantes. Raisonnable » est alors la diffĂ©rence spĂ©cifique qui fait l’homme, par diffĂ©rence avec les autres espĂšces animales. Il s’agit bien d’une diffĂ©rence de nature pour Aristote dans la mesure oĂč l’ñme raisonnable que l’homme partage avec les Dieux ou Dieu, n’appartient absolument pas aux autres ĂȘtres vivants, aux autres animaux. On peut dire que La BruyĂšre fait critiquer cette dĂ©finition par le sage DĂ©mocrite. D’abord, les hommes se la sont donnĂ©e puisque la question de l’origine est purement ironique. Ce qu’il critique est que les hommes sont juges et partis. On trouve chez Platon un argument similaire dans Le Politique oĂč le philosophe critique la sĂ©paration entre l’homme et les animaux effectuĂ©e par l’homme lui-mĂȘme, tout comme il critique la sĂ©paration des Grecs et des Barbares que font les Grecs en tant que la sĂ©paration serait autre s’il s’agissait d’une autre espĂšce ou d’un autre peuple. Si les animaux se dĂ©finissaient fait dire Ă  DĂ©mocrite La BruyĂšre, l’homme se verrait autrement. Il fait Ă©numĂ©rer au sage tout ce qui est contraire Ă  la raison et qui met l’homme en dessous d’animaux peu valorisĂ©s comme la taupe et la tortue qui suivent leur instinct, c’est-Ă -dire se conforme Ă  la nature. Implicitement, l’idĂ©e est que la vertu est de suivre la nature une thĂ©matique plutĂŽt stoĂŻcienne. Il propose l’argument principal. Lorsqu’un animal en attaque un d’une autre espĂšce, voire un chasseur qui attrape un animal autre que l’homme, ils sont louĂ©s. Par contre des animaux de la mĂȘme espĂšce qui s’affrontent sont critiquĂ©s par les hommes. La BruyĂšre propose alors une sorte d’apologue qui prĂ©sentent d’abord des chats s’affrontant par milliers et mourant de mĂȘme ainsi que des loups. Il s’agit donc de mettre en scĂšne la guerre et en la faisant faire imaginairement par des animaux, d’en montrer le ridicule achevĂ©. Il apostrophe les hommes pour leur faire dire qu’une telle destruction de l’espĂšce les ferait blĂąmer par le rire de tels animaux. Il peut alors montrer que la situation est pire chez l’homme qui a inventĂ© d’abord des armes par lesquelles il peut facilement tuer son prochain ce qui serait impossible Ă  mains nues. Il conclut ironiquement que la progression du caractĂšre raisonnable de l’homme se montre dans l’invention des armes Ă  feu qu’il prĂ©sente avec une sorte d’humour noir qui montre toutes les horreurs de la guerre. Il propose un second apologue, celui d’un homme qui aurait la taille d’une montagne et qui regarderait les conflits entre les hommes. Il n’y verrait que petitesse. C’est Ă  la premiĂšre personne que DĂ©mocrite se plaint que tout dans les discours de l’homme sur lui-mĂȘme se rĂ©duise Ă  la guerre. Il dĂ©crit de façon Ă©nigmatique un homme politique d’abord sujet puis chef, parfois vainqueur, parfois vaincu, devenu un maĂźtre qui domine des hommes qui par leur soumission accroissent son pouvoir et commettent des immoralitĂ©s. Il indique l’opposition des anglais pictes et saxons avec les hollandais. Il Ă©nonce la soumission gĂ©nĂ©rale, notamment des princes et autres nobles. DĂ©mocrite parlant, il use d’un terme grec, celui d’archonte qui dĂ©signait une des plus hautes magistratures dans la citĂ© athĂ©nienne. MĂȘme l’empereur = CĂ©sar lui est soumis. La BruyĂšre conclut Ă  une servitude volontaire – ses expressions font penser au cĂ©lĂšbre ouvrage de La BoĂ©tie publiĂ© par son ami Montaigne Discours sur la servitude volontaire. On estime qu’il dĂ©crit Guillaume III d’Orange 1650-1702, stathouder des Provinces Unis en 1672 puis roi d’Angleterre en 1689. 3 Proposition de rĂ©sumĂ©. Hommes, nains comparĂ©s aux hauts sommets, que vous vous enorgueillissez ! Écoutez DĂ©mocrite. Vous louez certains animaux mais pĂ©rorez vous seuls ĂȘtes raisonnables. Sont-ce les autres animaux qui vous dĂ©finissent ainsi ? S’ils se dĂ©finissaient eux-mĂȘmes, quelle figure serait la vĂŽtre ! Écartons vos ridicules qui vous placent sous les [50] plus modestes animaux qui suivent la nature. Vous louez les animaux combattant ceux des autres espĂšces et les chasseurs. Vous blĂąmez les combats des animaux d’une mĂȘme espĂšce. Que diriez-vous de myriades de chats qui s’égorgeraient ? Ni verriez-vous pas une Ɠuvre diabolique. Votre raison inventa des [100] armes pour mieux vous dĂ©chirez. Elle s’augmenta en fabriquant des boules qui vous dĂ©coupent avec femmes et enfants. Imaginez un gĂ©ant haut comme une montagne qui vous contemplerait. Vos combats seraient des bruits d’insectes, vos discours sur la guerre propos insignifiants. Et ce petit homme, parti de rien, [150] souverain commandant ceux qui accroissent son pouvoir en lui obĂ©issant, qui fait se dĂ©chirer des peuples, devant qui les rois mĂȘmes s’agenouillent ! Ce magistrat nouveau paye l’obĂ©issance par des victoires. L’empereur en personne l’honore. S’il n’échoue pas, il attaquera sa puissance. Finalement, tous s’ [200] y soumettent volontairement. 203 mots 4 Dissertation. Lorsqu’en 1758 dans ses Systema Naturae, LinnĂ© 1707-1778 en vient Ă  classer l’homme dans l’espĂšce homo sapiens », il reprend la vieille idĂ©e traditionnelle qui voit en l’homme un vivant dont la capacitĂ© Ă  penser, voire Ă  bien penser, est fondamentale. Et pourtant, dans le mĂȘme temps, les guerres qui ravagent l’Europe et que Voltaire dĂ©crit ironiquement dans son Candide publiĂ© en 1759 donne une tout autre image de l’homme. On conçoit alors que La BruyĂšre en moraliste remette en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable au vu du phĂ©nomĂšne de la guerre. En effet, elle paraĂźt absurde tant du point de vue thĂ©orique que pratique. Pourquoi les hommes s’affrontent-ils et surtout se font gloire de se massacrer ? Reste que la raison est en l’homme ce qui lui permet de se reprĂ©senter les choses en vĂ©ritĂ©. Elle peut ĂȘtre soumise aux dĂ©sirs ou aux passions. Mais elle peut aussi errer, se tromper. Les animaux, soumis Ă  leur instinct, n’ont pas Ă  chercher comment agir. De sorte que c’est bien plutĂŽt parce qu’il est raisonnable que l’homme semble capable de faire la guerre. DĂšs lors, la guerre n’a-t-elle pas justement pour source ce caractĂšre fondamental de l’homme d’ĂȘtre, en tant qu’ĂȘtre raisonnable un ĂȘtre capable de dĂ©raisonner ou bien montre-t-elle que la raison est inessentielle en l’homme ou bien la guerre n’est-elle pas une solution prĂ©conisĂ©e par la raison ? En nous appuyant sur un roman d’Henri Barbusse, Le Feu journal d’une escouade, le De la guerre de Clausewitz, plus prĂ©cisĂ©ment le livre I De la nature de la guerre et une tragĂ©die d’Eschyle, Les Perses, nous verrons que la guerre montre que l’homme ne peut se comprendre seulement comme animal raisonnable et que pourtant l’homme use bien de sa raison pour faire la guerre mĂȘme si elle est soumise Ă  son dĂ©sir, mais que la guerre montre en derniĂšre analyse que l’homme est bien raisonnable en faisant la guerre en tant qu’elle est un rĂšglement politique des conflits. Dire de l’homme qu’il est un animal raisonnable, c’est dire qu’il est un vivant qui appartient au rĂšgne animal et qu’en outre, c’est la possession de la raison qui le caractĂ©rise. Or, par raison, on entend la facultĂ© qui permet de connaĂźtre le vrai et surtout de connaĂźtre le bien et de le mettre en Ɠuvre. Or, la guerre est toujours un mal – Ă©ventuellement un moindre mal mais un mal quand mĂȘme. Il n’en reste pas moins vrai que les conditions d’existence des hommes de l’escouade dans la boue des tranchĂ©es, les odeurs d’excrĂ©ments, l’ignorance des mouvements de troupe sont proprement inhumaines. Il en va de mĂȘme dans la retraite des Perses qui se noient lorsque le fleuve gelĂ© se brise comme le rapporte le messager Clausewitz pour sa part note que la guerre exclut toute philanthropie I, 3, Ce qui montre que la guerre rĂ©fute la thĂšse traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable, ce sont ses motifs. L’ombre du roi Darios dĂ©nonce l’hybris des Perses et de son fils 821. Les soldats dans Barbusse dĂ©noncent la folie de la guerre. Le narrateur, avant l’assaut, note C’est en pleine conscience, comme en pleine force et en pleine santĂ©, qu’ils se massent lĂ , pour se jeter une fois de plus dans cette espĂšce de rĂŽle de fou imposĂ© Ă  tout homme par la folie du genre humain. » XX Le feu, Il y a bien une opposition entre ĂȘtre raisonnable et la folie que reprĂ©sente la guerre. Clausewitz, mĂȘme s’il propose une thĂ©orie de la guerre, montre qu’elle repose sur l’ignorance, le hasard I, 20, les frictions chapitre 7 qui rendent toute prĂ©vision impossible bref, la raison ne peut guĂšre s’y dĂ©ployer. De ce point de vue Ă©galement, la guerre paraĂźt tout Ă  fait contraire Ă  la raison. Cependant, il reste Ă  se demander comme cette folie peut frapper de temps en temps l’homme. Car, ne faut-il pas que quelque chose le meuve qui le conduise Ă  braver ce qu’on nomme l’instinct de conservation ? Qu’est-ce alors qui domine en l’homme ? On peut faire l’hypothĂšse que c’est le dĂ©sir qui domine en l’homme s’il est vrai que le dĂ©sir nous conduit au-delĂ  du besoin, dans une quĂȘte dont l’objet reste indĂ©terminĂ©. Et la guerre manifeste justement selon l’interprĂ©tation que propose de Clausewitz RenĂ© Girard. Ce qui le montre, c’est son concept abstrait ou absolu de guerre qu’il prĂ©sente au dĂ©but du chapitre I. Elle implique une montĂ©e aux extrĂȘmes qui relĂšgue la raison Ă  l’arriĂšre plan. La violence de chacun des adversaires commandĂ©e par celle de l’autre, la volontĂ© de chacun de soumettre la volontĂ© de l’autre, l’accroissement des moyens mis en Ɠuvre en fonction de la mise en Ɠuvre des moyens de l’autre, sont les trois interactions qui dominent la raison. On le voit dans la tragĂ©die d’Eschyle oĂč la violence dĂ©ployĂ©e par les AthĂ©niens qui tuent les marins survivants perses comme des thons » avec les dĂ©bris des rames est Ă  la mesure de la violence des Perses qui s’apprĂȘtaient Ă  dĂ©truire AthĂšnes comme ils l’avaient fait de l’antique Milet. De mĂȘme, Blaire, devenu cuisinier, imite Martin CĂ©sar, le cuisinier de NapolĂ©on. Il doit donc trouver des allumettes. Lorsqu’avec ses compagnons, Poupardin, PĂ©pin et Volpatte, ils se perdent et trouvent un allemand, ils le tuent en se jetant sur lui comme des fous » sans se concerter XVIII Les allumettes. Dire que l’homme est un animal raisonnable signifie simplement qu’il est capable de calculer comment arriver Ă  ses fins. Mais ses fins elles-mĂȘmes ne proviennent pas de la raison. On le voit dans la question des armes. Lors du bombardement, les soldats français vantent leurs canons qu’ils considĂšrent supĂ©rieurs Ă  ceux des allemands, notamment le fameux 75 qu’ils opposent aux shrapnells de 77 allemands XIX Bombardement, On le voit encore dans la mise au service de la guerre de la raison instrumentale comme la nomme Habermas nĂ© en 1929 dans La technique et la science comme idĂ©ologie » 1968. C’est en effet grĂące Ă  une ruse que les Grecs ont gagnĂ© la bataille de Salamine selon le rĂ©cit du messager Ă  la Reine. Un Grec et sq. – plutĂŽt un esclave perse de ThĂ©mistocle si on en croit HĂ©rodote ~484-420 av. Histoires VIII, 75, et Plutarque ~45-120, Vie de ThĂ©mistocle 12 – aurait annoncĂ© que la flotte grecque allait fuir. Elle rĂ©ussit ainsi Ă  attirer la flotte perse dans un espace oĂč sa supĂ©rioritĂ© numĂ©rique ne sert Ă  rien. Lorsqu’il Ă©numĂšre les qualitĂ©s du gĂ©nie martial, Clausewitz n’omet pas l’entendement. Car mĂȘme si le gĂ©nĂ©ral ne peut calculer, il lui faut rĂ©flĂ©chir et disposer de ses moyens au mieux en fonction du contexte. Clausewitz note que l’usage de la violence n’exclut en rien l’utilisation de l’intelligence chapitre I, 3, bien au contraire, c’est elle qui va permettre d’accroĂźtre la violence. NĂ©anmoins, non seulement on ne peut rĂ©duire la raison Ă  son rĂŽle instrumentale, c’est-Ă -dire qu’elle a aussi un rĂŽle pratique, c’est-Ă -dire d’évaluation des fins, mais en outre on peut penser qu’elle joue un rĂŽle dans le dĂ©clenchement de la guerre ou dans sa fin tout au moins provisoire qu’on nomme paix. DĂšs lors, n’est-ce pas au contraire parce qu’il est un animal raisonnable que l’homme fait la guerre ? En effet, la raison, lorsqu’elle doit Ɠuvrer pour le bien public, peut parfois conseiller la guerre. Lorsque les AthĂ©niens s’élancent contre les Perses Ă  Salamine, le messager rapporte le chant qui est le leur Allez, fils des Grecs ! dĂ©livrez / votre patrie, dĂ©livrez vos fils et vos femmes, / les autels des dieux de vos pĂšres, les tombeaux / de vos aĂŻeux ! c’est pour eux tous qu’il faut se battre ! ». Quel Ă©tait leur choix ? Soit se soumettre aux Perses, soit combattre. Il est clair que la guerre Ă©tait la voix de la raison dans la mesure oĂč elle Ă©tait la solution pour la prĂ©servation de la libertĂ© des citoyens. Quant aux Perses, malgrĂ© la critique qu’Eschyle fait de XerxĂšs par l’intermĂ©diaire de l’ombre de son pĂšre et dĂ©funt roi Darios et sq., il poursuit l’Ɠuvre de son pĂšre et en combattant en GrĂšce, il empĂȘche les Grecs de venir combattre en Perse – ce que finira par faire Alexandre le Grand. C’est pour cela que Clausewitz a raison, quel que soit le statut qu’on accorde Ă  l’idĂ©e de guerre absolue qui trouve une certaine rĂ©alitĂ© dans la guerre d’extermination, de considĂ©rer que la guerre a un sens fondamentalement politique cf. chapitre I, 24. Ce qui le montre c’est que la fin de la guerre est la paix cf. I, 13, c’est-Ă -dire la cessation au moins provisoire des hostilitĂ©s, ce qui prĂ©suppose que la raison des hommes les amĂšne Ă  arrĂȘter la guerre lorsqu’ils estiment que leurs objectifs sont atteints. Il faut alors une Ă©valuation de la raison. De mĂȘme, dans le roman de Barbusse, la rationalitĂ© de la guerre malgrĂ© sa folie, se lit dans l’espoir d’une humanitĂ© enfin rĂ©conciliĂ©e. C’est ce qu’un soldat anonyme exprime Si la guerre actuelle a fait avancer le progrĂšs d’un pas, ses malheurs et ses tueries compteront pour peu. » XXIV L’aube, C’est que la raison ne consiste pas simplement Ă  dĂ©finir le bien. L’opposition du rationnel ou de la raison instrumentale comme calcul des moyens et du raisonnable comme dĂ©termination des fins ne peut mettre de cĂŽtĂ© la question des consĂ©quences de nos actions. Lorsque donc un diffĂ©rend est irrĂ©ductible, la raison, loin d’interdire la guerre, la prescrit. La citĂ© athĂ©nienne Ă©tant sous le coup d’une menace mortelle, l’empire perse quant Ă  lui Ă©tait fondĂ© sur le principe d’une conquĂȘte sans fin. Finalement, c’est bien l’analyse des consĂ©quences et non simplement des fins qui fait que la raison ordonne la guerre. Chacun des États choisit raisonnablement la guerre en visant un accord des fins et des moyens. On peut faire la mĂȘme analyse du point de vue de Barbusse. D’un cĂŽtĂ©, l’empire allemand, le militarisme de Guillaume, d’un autre la rĂ©sistance française, le souci de la libertĂ©. L’opposition entre la France et l’Allemagne, du cĂŽtĂ© français, s’est aussi jouĂ© comme une rĂ©pĂ©tition des guerres mĂ©diques comme en tĂ©moigne le succĂšs Ă  la fin du XIX° et au dĂ©but du XX° de la tragĂ©die d’Eschyle cf. Christophe Corbier La Grande Guerre MĂ©dique essai d'une Ă©tude de rĂ©ception des Perses d’Eschyle dans la France de la TroisiĂšme RĂ©publique, Revue de littĂ©rature comparĂ©e, 2004/3, n° 311. Qui dit conflit politique, dit guerre possible, soutient Clausewitz. S’il faut Ă©carter toute considĂ©ration morale, ce n’est pas pour dĂ©fendre une quelconque apologie de la violence comme le fera Ernst JĂŒnger 1895-1998 dans La guerre comme expĂ©rience intĂ©rieure 1922, c’est plutĂŽt pour que le sentimentalisme moral ne se retourne pas comme soi. Comprendre la guerre dans sa nĂ©cessitĂ© rationnelle dans certaines circonstances, c’est faire comme le caporal Bertrand dans Le Feu qui justifie son engagement par la nĂ©cessitĂ© de dĂ©fendre la patrie II Dans la terre, Nous nous Ă©tions demandĂ© si la guerre remettait en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable. On a vu qu’elle comportait un Ă©lĂ©ment d’irrationalitĂ©, voire que la raison paraissait y ĂȘtre soumise aux dĂ©sirs de l’homme. Il n’en reste pas moins vrai que dans la mise en Ɠuvre des moyens et surtout dans sa fin politique, la guerre n’est pas Ă©trangĂšre Ă  la raison et ne remet pas en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme.

RĂ©sumĂ©du document. Etude linĂ©aire du fragment 22 du chapitre De la Cour dans Les CaractĂšres de La BruyĂšre. L'on se couche Ă  la cour et l'on se lĂšve sur l'intĂ©rĂȘt; c'est ce
RĂ©sumĂ© DĂ©tails CompatibilitĂ© Autres formats En 1688, la ville et la cour sont bouleversĂ©es par la publication des CaractĂšres. D’abord assimilĂ©s Ă  un Ă©vĂ©nement mondain, ils apparaissent aujourd’hui comme une Ɠuvre moraliste majeure qui, dans sa critique de la comĂ©die sociale, prend le recul nĂ©cessaire pour rendre ses remarques universelles. TOUT POUR COMPRENDRE ‱ Notes lexicales ‱ Biographie de l’auteur ‱ Contexte historique et littĂ©raire ‱ GenĂšse et genre de l’Ɠuvre ‱ Chronologie et carte mentale LA COMÉDIE SOCIALE ‱ Analyse du parcours ‱ Groupement de textes ‱ Histoire des arts VERS LE BAC ‱ Explications linĂ©aires guidĂ©es ‱ Sujets de dissertation et de commentaire guidĂ©s ‱ Recueil de citations ‱ MĂ©thodologie CAHIER ICONOGRAPHIQUE Lire plusexpand_more Titre Les CaractĂšres, Livres V Ă  X BAC 2022 EAN 9782080261441 Éditeur Flammarion Date de parution 30/06/2021 Format PDF Poids du fichier Inconnue Protection Adobe DRM L'ebook Les CaractĂšres, Livres V Ă  X BAC 2022 est au format PDF protĂ©gĂ© par Adobe DRM highlight_off Cet ebook n'est pas compatible pour une lecture sur application iOs et Android Vivlio. highlight_off Cet ebook n'est pas compatible pour une lecture sur My Vivlio. highlight_off Cet ebook n'est pas compatible pour une lecture sur le lecteur Vivlio. check_circle Cet ebook nĂ©cessitera un logiciel propriĂ©taire pour une lecture sur liseuse. De plus, la liseuse ne permet pas d'adapter la taille de la police d'Ă©criture sur ce format. Je crĂ©e ma liste d’envies Vous devez ĂȘtre connectĂ©e pour pouvoir crĂ©er et sauvegarder votre liste d’envies cancel DĂ©jĂ  cliente ?Se connecter Pas encore inscrite ?Mon compte Un compte vous permettra en un clin d’oeil de commander sur notre boutique consulter et suivre vos commandes gĂ©rer vos informations personnelles accĂ©der Ă  tous les e-books que vous avez achetĂ©s avoir des suggestions de lectures personnalisĂ©es Livre non trouvĂ© Oups ! Ce livre n'est malheureusement pas disponible... Il est possible qu’il ne soit pas disponible Ă  la vente dans votre pays, mais exclusivement rĂ©servĂ© Ă  la vente depuis un compte domiciliĂ© en France. L’abonnement livre numĂ©rique Vivlio shopping_basketL’abonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt j’en profite ! check_circle Chaque mois, bĂ©nĂ©ficiez d’un crĂ©dit valable sur tout le catalogue check_circle Offre sans engagement, rĂ©siliez Ă  tout moment ! L’abonnement livre numĂ©rique Vivlio shopping_basketL’abonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt j’en profite ! Vous allez ĂȘtre redirigĂ© vers notre prestataire de paiement Payzen pour renseigner vos coordonnĂ©es bancaire Si la redirection ne se fait pas automatiquement, cliquez sur ce lien. Bienvenue parmi nos abonnĂ©s ! shopping_basketL’abonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt j’en profite !

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Analyse linĂ©aire Arrias» Les CaractĂšres de La BruyĂšre Introduction Arrias» – Les CaractĂšres de La BruyĂšre Jean de la BruyĂšre se dĂ©finissait comme un tĂ©moin privilĂ©giĂ© de la comĂ©die humaine », lui qui par son rĂŽle de prĂ©cepteur du Duc de Bourbon se situait au premiĂšre loge du spectacle hypocrite des courtisans et des courtisĂ©s. Son expĂ©rience des hommes et de la sociĂ©tĂ© s’illustrera Ă  travers son Ɠuvre Les CaractĂšres » 1688, dans laquelle La BruyĂšre y apparait moraliste pĂ©nĂ©trant, satiriste plein d’ironie et styliste original. Auteur classique, il s’inscrit sous le patronage de ThĂ©ophraste dont il prĂ©tend s’ĂȘtre inspirĂ©. Pourtant, Les CaractĂšres » est une Ɠuvre complĂšte dĂ©peignant les passions de la gĂ©nĂ©ration versaillaise afin d’en corriger les dĂ©fauts mais inaugurant Ă©galement la critique littĂ©raire moderne et les prĂ©mices d’une critique du systĂšme social et politique. Arrias» – Les CaractĂšres de La BruyĂšre Le portrait que nous allons Ă©tudier s’intitule Arrias » et dĂ©crit un individu mĂ©prisable et arrogant. ProblĂ©matique Comment l’auteur met en Ɠuvre un moralisme plaisant, dans la mesure oĂč le fautif est puni de façon exemplaire ? Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi ; c’est un homme universel, et il se donne pour tel il aime mieux mentir que de se taire ou de paraĂźtre ignorer quelque chose. On parle Ă  la table d’un grand d’une cour du Nord il prend la parole, et l’îte Ă  ceux qui allaient dire ce qu’ils en savent ; il s’oriente dans cette rĂ©gion lointaine comme s’il en Ă©tait originaire ;bil discourt des mƓurs de cette cour, des femmes du pays, de ses lois et de ses coutumes ; il rĂ©cite des historiettes qui y sont arrivĂ©es ; il les trouve plaisantes, et il en rit le premier jusqu’à Ă©clater. Quelqu’un se hasarde de le contredire, et lui prouve nettement qu’il dit des choses qui ne sont pas vraies. Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre l’interrupteur Je n’avance, lui dit-il, je ne raconte rien que je ne sache d’original je l’ai appris de Sethon, ambassadeur de France dans cette cour, revenu Ă  Paris depuis quelques jours, que je connais familiĂšrement, que j’ai fort interrogĂ©, et qui ne m’a cachĂ© aucune circonstance. » Il reprenait le fil de sa narration avec plus de confiance qu’il ne l’avait commencĂ©e, lorsque l’un des conviĂ©s lui dit C’est Sethon Ă  qui vous parlez, lui-mĂȘme, et qui arrive fraĂźchement de son ambassade. » La BruyĂšre, Les CaractĂšres, 1688. 1. la prĂ©sentation d’Arrias l 1 Ă  3 / Arrias a tout lu → Quelque chose a Un personnage faux b Un personnage malhonnĂȘte 2. Mise en situation d’Arias l 3 Ă  9 / On parle → Éclater a Arrias adore parler en public b Jeu sur l’apparence c La stratĂ©gie argumentation d’Arrias 3. Arrias face Ă  la contradiction se ridiculise 10 Ă  19 / Quelqu’un se Hasarde → Ambassade a La contradiction des propos d’Arrias b Arrias toujours sĂ»r de lui c Retournement de situation TĂ©lĂ©charge l’analyse linĂ©aire en entier en cliquant ici ! Consultez nos autres articles en lien avec La BruyĂšre La BruyĂšre Biographie et rĂ©sumĂ© des CaractĂšres Dissertation rĂ©digĂ©e “Les caractĂšres” de La BruyĂšre et la comĂ©die sociale Pour rĂ©ussir ton oral de français, suis notre formation en ligne Deviens Ă©loquent !
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