VirginieHocq et Zinedine Soualem forment un couple diaboliquement drôle dans cette comédie grinçante d'Emmanuel Robert Espalieu. Mise en scène Johanna Boyé
Il était réputé pour ses pièces provocantes affichant toujours complet. A Moscou, le Centre Gogol, théâtre transformé en nid de liberté par l'artiste aujourd'hui exilé Kirill Serebrennikov, a joué jeudi soir son dernier spectacle "Je ne fais pas la guerre."Des mots qui résonnent, dans le contexte de l'assaut russe en cours depuis plus de quatre mois contre l'Ukraine et qui a entraîné en Russie un nouveau tour de vis contre ceux qui ne pensent pas comme le salle est pleine, l'émotion forte, les applaudissements s'enchaînent. Sur scène, les acteurs interprètent des textes du poète et ancien soldat Iouri Levitanski 1922-1996, très apprécié de l' titre est tiré d'un vers emblématique "J'ai presque tout oublié, je veux tout oublier. Je ne fais pas la guerre, la guerre se fait en moi". Avant la représentation, des spectateurs ont déposé quelques roses devant le théâtre aux murs blancs, comme à des funérailles. "Ils ferment tout, ils bloquent tout", déplore Daria Kojevnikova, une enseignante de 36 ans. Elle marque une pause, puis un étrange sourire traverse son visage couvert de taches de rousseur "On sera bientôt tous enchaînés." Le directeur artistique du centre Gogol Alexeï Agranovitch G, qui avait remplacé en février 2021 son directeur historique Kirill Serebrennikov, éjecté de son poste par le pouvoir, après la dernière représentation, le 30 juin 2022, de ce théâtre fermé par les autorités / AFP Alors qu'un nouveau rideau de fer s'est abattu entre la Russie et l'Europe, le pouvoir russe accélère sa répression contre toute critique de l'offensive en Ukraine. A coup de fermetures d'organisations, d'amendes et de peines de maintenant au tour du Centre mairie de Moscou a annoncé que le théâtre, une scène municipale, allait changer de direction à la rentrée et retrouver son nom d'antan - Théâtre dramatique Nikolaï Gogol - celui d'avant l'ère Serebrennikov, quand on y jouait des pièces bien plus autre théâtre moscovite réputé, le Sovremennik, va aussi changer de direction. - "Symbole de liberté" -Entre 2012 et 2021, Kirill Serebrennikov a été le directeur artistique du Centre Gogol et en fait un pilier de la vie culturelle russe. On y montait des pièces endiablées mêlant performance, critique sociale, sexualité. On y invitait des artistes étrangers."C'est un endroit où ils avaient réussi à mêler la modernité, la mode et l'art. Un endroit qui montrait aux jeunes que c'est cool de faire de l'art", témoigne Alia Talibova, une Moscovite de 39 ans venue au dernier la dernière représentation, le 30 juin 2022 à Moscou, du Centre Gogol, théâtre connu pour son indépendance et fermé par les autorités, une spectatrice se fait prendre en photo tenant une pancarte disant "Je ne fais pas la guerre", ce qui est également le titre de la pièce jouée ce dernier soir / AFP En février 2021, Serebrennikov avait été éjecté de son poste, quelques mois après avoir été condamné dans une affaire de détournements de fonds dénoncée comme une punition du pouvoir. L'un de ses collaborateurs, Alexeï Agranovitch, avait pris le relais, avant d'être lui-aussi remercié cette semaine."C'est injuste, ça fait très mal et ça ne devrait pas arriver, surtout au XXIe siècle quand on prétend avoir un pays et une société civilisés", affirme à l'AFP Ilia Vinogorski, un acteur de 22 ans présent jeudi au Centre Gogol."Serebrennikov, c'est un symbole de liberté", abonde Liza Maximova, une étudiante de 19 ans. "C'est avoir le choix de parler de ce qu'on veut, de parler de l'être humain, de ce qui est important pour nous."Après le spectacle, des spectateurs boivent dans la pénombre un dernier verre dans le café du Centre Gogol. D'autres se prennent en photo en tenant un panneau où est écrit "Je ne fais pas la guerre."Opposé au conflit en Ukraine, Kirill Serebrennikov a quitté la Russie fin mars et vit désormais en exil en Allemagne. Cruel contraste, il met en scène en juillet le spectacle d'honneur du festival d'Avignon, dans le sud de la France, le plus grand festival de théâtre au monde. Dès l'annonce du remaniement du Centre Gogol, il a dénoncé "le meurtre" de son projet artistique. Puis il a pris la parole pendant la dernière représentation du Centre Gogol, par visioconférence, depuis la Cour d'honneur du Palais des Papes à Avignon. "Nous sommes des gens pas du tout agréables pour le pouvoir", a-t-il lancé à son public. "Mais on va vivre longtemps et j'espère qu'on verra, un jour ou l'autre, la fin de la guerre et le début d'une belle Russie tournée vers l'avenir."video-bur/iaAccueil Théâtres Opéras / Ballets-Danse Baro d'Evel Là Le spectacle Plan d'accès 4 avis Théâtres Danse contemporaine Opéras / Ballets-Danse Genres Danse contemporaine, Danse Lieu Théâtre des Bouffes du Nord, Paris 10e Date de début 16 février 2022 Date de fin 5 mars 2022 Durée 1h10 Programmation Dates et horaires cet évènement est désormais terminé Pour le confort et la santé de tous, merci de respecter les consignes sanitaires mises en œuvre par les lieux culturels présentation d'un "pass sanitaire", port du masque, usage de gel hydroalcoolique et distanciation physique. Présentation Au commencement, il y aurait le geste réduit à l’essentiel. Que reste-t-il quand on a tout enlevé ? Il reste le blanc sans doute. Et ce qu’il faudra encore faire sauter pour toucher au plus petit dénominateur commun. À ce qui, obstinément, nous parle de Là », depuis Là », encore. Quoiqu’il en coûte. Quoiqu’il s’en échappe. Pour l’enchantement, pour le passage, comme pour la joie. La création de la compagnie Baro d'Evel se présente comme un prologue, le premier volet d'un dytique, avant Faire. Un geste brut et nu qui circule entre corps et voix, entre rythmes et portés, entre chute et élan. Rien ne s’y fixe, rien ne s’y installe. Dans une langue sans mot ni arrêt, dans un zoom sur le présent, l'ici et le maintenant, Là naît de nos gestes instinctifs, impulsifs, des gestes dans tous leurs états, des gestes de la vie. L'événement Baro d'Evel Là est référencé dans notre rubrique Opéras / Ballets-Danse. Derniers avis Avis publié par Jocelyn le 9 mars 2022 Je suis très ému par la subtilité de ce spectacle, tout en finesse, en surprises, avec musique, danse, vocalises, expressions corporelles... Une véritable fresque des sentiments humains jouée avec tellement de sensibilité ! Je voudrais le revoir 10 fois !! Avis publié par Jean Claude le 6 mars 2022 Magnifique ! Spectacle alliant poésie, trouvailles scéniques corbeau, prouesses vocales et dansantes, drôlerie, émotions, métaphores, mise en scène originale... Que du bonheur ! Dommage, c'était la dernière mais je recommande vivement ! Ça fait un bien fou ❤️❤️ Avis publié par Jean le 25 février 2022 Surprise après surprise. Avis publié par catherine le 23 février 2022 Magnifique spectacle plein de poésie au prix de performances exceptionnelles de danse, d'acrobatie, de voix... Merci ! Principaux artistes liés à l'événement Barbara Métais-Chastanier au théâtre, Barbara Métais-Chastanier est à l'affiche de De quoi hier sera fait Théâtre de la Commune en 2020, Nous qui habitons vos ruines MC 93 en 2019 ou encore La Femme n'existe pas Théâtre de l'Échangeur en 2018. Blaï Mateu Trias au théâtre, Blaï Mateu Trias est à l'affiche de Baro d’Evel Mazùt Nouveau Théâtre de Montreuil Salle Vernant en 2023, Falaise Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines en 2021 ou encore Là Théâtre 71 en 2020. Camille Decourtye au théâtre, Camille Decourtye est à l'affiche de Baro d’Evel Mazùt Nouveau Théâtre de Montreuil Salle Vernant en 2023, Falaise Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines en 2021 ou encore Là Théâtre 71 en 2020. À voir également... Adresse du lieu Plan d'accès Théâtre des Bouffes du Nord - Paris 10e37 bis bd de la Chapelle 4 avis sur Baro d'Evel Là Avis publié par Jocelyn le 9 mars 2022 Je suis très ému par la subtilité de ce spectacle, tout en finesse, en surprises, avec musique, danse, vocalises, expressions corporelles... Une véritable fresque des sentiments humains jouée avec tellement de sensibilité ! Je voudrais le revoir 10 fois !! Avis publié par Jean Claude le 6 mars 2022 Magnifique ! Spectacle alliant poésie, trouvailles scéniques corbeau, prouesses vocales et dansantes, drôlerie, émotions, métaphores, mise en scène originale... Que du bonheur ! Dommage, c'était la dernière mais je recommande vivement ! Ça fait un bien fou ❤️❤️ Avis publié par Jean le 25 février 2022 Surprise après surprise. Avis publié par catherine le 23 février 2022 Magnifique spectacle plein de poésie au prix de performances exceptionnelles de danse, d'acrobatie, de voix... Merci ! Nota Bene pour être publié, le contenu de votre avis doit respecter nos conditions générales d'utilisation. Newsletter Chaque mercredi, le meilleur des sorties culturelles à Paris. Réseaux sociaux Suivez-nous sur Instagram, Facebook ou TwitterLetitre de la dernière pièce de Florian Zeller qui se joue en ce moment au Théâtre de l'Oeuvre à Paris et jusqu'au 5 janvier 2017, annonce tout Il y a bientôt deux ans, Sébastien Delorme s’est rendu dans une petite salle de théâtre de la capitale complètement intoxiqué pour assister à la pièce Trainspotting». Depuis cette expérience étrange, sa vie n’a plus jamais été la même. À la veille de la Journée mondiale du théâtre, il nous raconte pourquoi.C’était en avril 2013. Sébastien avait alors 26 ans et consommait depuis l’âge de 18 ans. De la peanut » amphétamines, du crystal meth » métamphétamine en cristaux, des médicaments comme de l’Ativan et beaucoup beaucoup d’alcool. Il avait décidé une bonne fois pour toutes d’arrêter et s’était inscrit à la maison d’hébergement de l’organisme PECH. Quand je suis rentré là, ça faisait deux semaines que je ne m’étais pas lavé. Dans les deux semaines, j’avais dû dormir quatre heures, mangé une pointe de pizza… » En sept ans, il avait essayé cinq thérapies. Lors d’une bonne journée, un médiateur culturel de PECH, Marc Boilard, lui propose de faire une activité culturelle. La grande passion de Sébastien est la musique, mais il mentionne le théâtre, une activité peu engageante où on n’a pas besoin de parler. Le médiateur lui propose d’aller voir Trainspotting à Premier Acte dans une adaptation de Wajdi Mouawad. Il est arrivé avec ses billets. Il a dit qu’il en avait parlé avec ses boss, qu’il était pas sûr, mais me le proposait. J’ai trouvé ça veg mais j’ai dit “ OK. ” » Dans les jours précédant la pièce, Sébastien rechute. J’étais chez mon ami, réveillé depuis trois jours. J’écoutais la même musique sans arrêt. PECH m’avait donné un dernier avertissement. Ils disaient que s’il y avait pas d’évolution, ils allaient donner ma place à quelqu’un d’autre. J’étais trop gelé, mais en même temps, je me suis dit “ Non, vas-y. Tu t’es engagé, ça va être le fun, ça va te faire voir autre chose. ” » Un bébé et un coup de marteau Trainspotting est un roman de l’auteur écossais Irvine Welsh qui décrit la vie d’un groupe d’héroïnomanes en Écosse. La plupart des gens connaissent le film qui s’en est inspiré. Mais la pièce, c’est autre chose, dit Sébastien. C’était intense. Dans l’état où j’étais, c’était terrifiant comme expérience. » Il avait vu le film, mais là c’était moins léger ». Au début tu ris, après tu ris jaune, puis après tu vois que c’est vraiment de la marde. » La pièce montrait bien comment on prend tout à la légère » quand on consomme. C’est juste trop bizarre de faire ça. Tu t’en rends pas compte quand t’es dedans. Mais là, tu le vois de l’extérieur pis ça te le remet dans la face solide. » En même temps, dit-il, la pièce est moins dure que la réalité ». T’as des problèmes dégueu avec ton corps. Les six derniers mois d’alcool, je vomissais constamment. Quatre fois par jour au moins. Quand je prenais de la drogue, j’ai eu une tache sur le poumon, j’avais des problèmes de foie, j’ai perdu des dents. » À une certaine époque, par manque d’argent, il allait trouver son buzz en calant des boissons gazeuses en quantité. Quand t’es rendu à caler huit litres de Pepsi par jour, faut que tu sois perdu. » Mais ce n’est pas tant le thème de l’autodestruction qui l’a ébranlé dans la pièce que celui de sa scène finale. Quand le personnage de la fille découvre son bébé mort le lendemain d’une grosse soirée sous l’effet de l’héroïne. Pour Sébastien, ça a été un véritable coup de marteau. Ça m’a ramené au côté spirituel de la chose. T’as la pureté d’un enfant […] puis ils gâchent ça. La fille se met à crier que c’est de sa faute. Son enfant est mort, puis c’est de la faute de personne d’autre. Ça, ça me touche. C’est comme ça que je vois mon rétablissement. C’est de prendre la responsabilité. C’est pas une faute au sens chrétien du terme, c’est juste d’être responsable de soi-même. » En sortant de la pièce, Sébastien a dit à Marc que c’était vraiment fini. Une rose dans la forêt Deux années sont passées depuis et il n’a jamais recommencé. Ça n’a pas été facile tous les jours, mais il a tenu bon. Maintenant, il a son propre logement, joue de la musique plus que jamais dans trois groupes différents. Il fait du bénévolat au Centre Jacques-Cartier, il a renoué avec sa famille et n’a plus peur de prendre les enfants de sa soeur dans ses bras. Depuis un mois et demi, je me sens vraiment heureux. Je ne me souviens pas d’avoir été aussi bien depuis 15 ans. » Julie Lebel, l’intervenante qui suivait Sébastien à PECH, se rappelle très bien l’époque où il est allé au théâtre. Il était arrivé chez nous avec sa décision de prise. Il était au bout du rouleau. Ce que la pièce est venue faire, c’est valider sa décision. » L’histoire de Sébastien a ceci de particulier qu’il n’a pas rechuté, dit-elle. Les gens qui ont l’art de leur côté », dit-elle, ont une chance de plus. Sébastien a eu deux chances de ce type-là. Pendant qu’il essayait d’arrêter, un ami musicien a écrit à l’homme qu’il admire le plus sur Terre, Ian MacKaye, le chanteur du groupe Fugazi. Fugazi est un groupe mythique de punk hardcore » qui rejette l’alcool, les drogues et la fuite au profit de l’action. Sébastien est leur fan depuis l’adolescence. Un soir en rentrant chez lui, il trouve une lettre en provenance de la compagnie de disque du chanteur. Il pense qu’il est devenu fou. À l’intérieur, il découvre une photo représentant une rose dans la forêt en plein soleil. Au verso, Ian lui parle de musique, l’encourage et lui souhaite une navigation sans brume. Le visage de Sébastien s’éclaire chaque fois qu’il en parle. Il m’a écrit ça à la main, c’est fou ! Juste la photo, ça témoigne de ce qui est vrai et de ce qui est beau dans la vie. » Aujourd’hui, Sébastien est rendu ailleurs. À moins de le faire pour aider les autres, il ne tient plus particulièrement à parler de sa désintoxication. Il veut être dans l’action comme Ian. Les gens me disent que c’est “ vraiment quelque chose ” d’avoir arrêté. Oui mais ce qui est vraiment quelque chose, c’est d’être bien après. » Si l’art l’a aidé, Sébastien aide l’art à son tour d’une certaine façon. La metteure en scène de la pièce, Marie-Hélène Gendreau, a trouvé dans son histoire une source de motivation inestimable. C’est un cadeau pour une artiste. L’infirmière qui rentre au travail, elle est sûre qu’elle aide des gens. Nous on s’investit, mais on ne sait pas quelles répercussions ça va avoir. » La pièce doit être reprise au Théâtre de la Bordée de Québec cet automne et par la suite à Montréal. À voir en vidéo Cesdeux-là n’avaient encore jamais été réunis sur scène ou devant la caméra, jusqu’il y a un peu plus d’un an quand proposition leur a été soumise de jouer ensemble dans la pièce “C’était quand la dernière fois ?” de Emmanuel Robert-Espalieu et mise en scène par Johanna Boyé. “On connaissait notre travail mutuel, raconte